L'un des Quarante, Historiographe de France, Secrétaire perpétuel
de l'Académie française, écrivain fort apprécié au XVIIIe siècle, tant en
Europe que dans le Nouveau Monde, Marmontel devait toutefois sombrer
progressivement au cours du XIXe siècle dans le dédain, et puis
dans l'oubli. Préromantique, trop peu romantique, il n'avait pas suffisamment
annoncé les nouvelles directions ; néoclassique, il appartenait
à une école discréditée, honnie même. Bref, il accusait trop ouvertement
les goûts et partant les défauts de son temps... sans pouvoir se
racheter par la profondeur d'un Rousseau, ou l'esprit et la fougue d'un
Voltaire. Mais, chose paradoxale, les Mémoires, qui accusent les
mêmes défauts qu'on décèle dans les Contes moraux, Bélisaire et les
Incas, survécurent. Nul mystère. C'est que ses Mémoires - de plus en
plus sollicités de nos jours quand il s'agit de raviver l'étoffe depuis longtemps
passée du Siècle des Lumières - sont un document capital, voire
un témoignage incontournable. Avec les Mémoires de l'abbé André
Morellet, avec les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, ils sont
parmi les plus considérables et les plus lisibles que l'on puisse consulter.
Il faut les avoir lus, et on peut les relire disait autrefois Ferdinand
Brunetière. On peut lui faire entière confiance.
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