
Luigi Buonaparte, frère chéri et protégé de Napoléon, entra à dix-huit ans dans la carrière militaire, suivant son aîné en Italie, puis en Égypte ; général en 1803, il est fait connétable dès l'avènement de l'Empire. Il est alors marié depuis plus de deux ans avec Hortense de Beauharnais, donc gendre par alliance de son frère, beau-frère de sa belle-mère, puis père en 1808 du futur Napoléon III.
En juin 1806, il devient sous le nom de Lodewijk Napoléon Ier le premier roi de Hollande, qu'il entreprend d'administrer consciencieusement, sous la férule écrasante de l'Empereur dont il tente en vain de limiter l'emprise ; au point qu'il est contraint d'abdiquer et s'exile en juillet 1810. Le voilà pour trente-cinq ans comte de Saint-Leu, établi en Italie, écrivant en vers et en prose, ruminant ses malheurs, en particulier la perte de ses deux fils aînés. Il meurt en 1846, peu avant ses soixante-huit ans. Frère et père d'empereurs, Louis, perpétuellement malade, ne voulut rien de ce qui lui arriva : ni être soldat, ni régner, ni vivre, lui taiseux et dépressif, avec une femme brillante et de plus en plus éloignée, Il aimait rêver, écrire, se soigner, se plaindre. Pourtant, une partie de l'histoire européenne du premier XIXe siècle est passée par lui. Non, il n'était ni le « pygmée politique », ni le « cerveau malade » qu'on a décrit. Un homme, tout simplement, dont le malheur fut de s'appeler Bonaparte. Il mérite d'être redécouvert.
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