Paradoxe : le Nom qui rend possible aux noms de nommer, qui
est donc la condition de la raison, est lui-même fait de folie. Ce
qu'on appelle le Nom du Père n'est-il pas un lambeau d'infini, un
fragment halluciné de jouissance qui porte, là où il tombe, l'angoisse
indicible et l'amour ?
Assurément, le Nom est fou aussi longtemps que l'Ombre n'enveloppe
pas son délire. Cette Ombre serait-elle celle projetée par les
objets partiels qui composent l'attirail érotique ? Non, ces objets
cachent l'Autre nuit, la vraie, qui est trou d'oubli où la pensée se
perd.
Les figures fluctuantes qu'évoque le mot «féminité» posent toutes
implicitement l'existence de cette Ombre, royaume du rien, où
le réel prend corps comme «imaginaire» féminin primaire et non
spéculaire ; où les générations mais aussi bien la vie et la mort
communiquent. Est-il vrai que la psychanalyse refoule cette Ombre,
où le poète et le mystique s'abîment ? Pourquoi un Rilke, un
Michelet, plus qu'un Freud disent-ils ses pouvoirs ?
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