
Que signifie l'intérêt que de nombreux écrivains africains -
René Maran, Senghor, Mongo Beti, C.A. Diop, Soyinka, V.Y.
Mudimbe, Kagame, P. Hountondji, Mamoussé Diagne, Djibril
Samb, Souleymane B. Diagne, etc.- portent aux littératures et à
l'histoire de l'Antiquité grecque et romaine ? Quels en sont les
enjeux ? Faut-il y voir la marque d'une «occidentalisation» de leur
art et de leur pensée ou, au contraire, un processus d'appropriation
d'un savoir longtemps interdit ?
Ces questions constituent le point de départ du présent
ouvrage dans lequel l'auteur examine d'abord la «bibliothèque
antique» des écrivains africains, telle qu'elle apparaît dans leurs
oeuvres et dont les contours et les contenus varient considérablement
d'un auteur à l'autre.
La notion de bibliothèque, qui d'ailleurs est traversée par une
profonde contradiction entre le principe de la collection et le
projet de constitution d'un savoir, permettra ensuite d'envisager
les différents usages auxquels donnent lieu les textes qui la
constituent : usages rhétoriques et esthétiques, usages historiques
et usages philosophiques.
Mais la relation que l'on peut établir entre littératures africaines
et Antiquité ne se limite pas aux usages -et aux lectures,
autorisées ou non- que les écrivains africains font de ce corpus,
dans la mesure où la connaissance des littératures africaines peut
contribuer à renouveler notre vision des cultures et des littératures
du monde antique. C'est ce qui sera souligné notamment à
travers la question des disciplines dont relèvent respectivement
ces deux grands domaines du savoir ou à propos de problématiques
comme le bilinguisme grec-latin à Rome, le fait colonial ou
le rapport à l'Autre.
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