
Le nom d'Auguste Comte nous arrive d'ordinaire précédé d'une réputation peu
flatteuse. Le présent ouvrage voudrait montrer combien l'image du positivisme qui
a cours aujourd'hui s'applique mal à celui qui en fut le fondateur, et rendre à
nouveau compréhensible l'accueil plus que favorable réservé, il y a quelque cent
cinquante ans, à la philosophie positive par des esprits aussi éminents que Mill ou
Littré. À cette fin, il prend pour fil conducteur la loi des trois états, que l'auteur
du Cours a toujours donnée comme la matrice de son oeuvre et qui résume l'histoire
de l'humanité dans la succession de trois états, théologique, métaphysique, puis
positif. Après Auschwitz ou Hiroshima, le lecteur du XXIe siècle a toutefois du mal
à se reconnaître dans la croyance au progrès que Comte partageait avec ses
contemporains et dont cette loi est l'expression emblématique. C'est pourquoi les
états sont présentés ici comme autant de formes d'esprit dont Comte était le premier
à admettre qu'ils avaient très souvent cohabité. Il en résulte un double avantage.
Tout d'abord, alors que, en partie sous l'influence du néopositivisme, le positivisme
en était venu à ne plus être qu'une philosophie des sciences, il devient possible de
refaire une place à la politique positive et de montrer comment, dans le projet
comtien, la philosophie politique et la philosophie des sciences s'appellent l'une
l'autre. De plus, un exposé en deux temps permet de faire le partage entre ces
aspects de la pensée de Comte qui correspondent à peu près à l'image que l'on
s'en fait d'ordinaire et ceux qui, aujourd'hui encore, continuent à nous paraître
extravagants et qui ne sont pas toujours les moins intéressants.
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