L'Europe fait face à une crise existentielle. La voix des États est
de moins en moins audible et ses moyens d'action de plus en plus
limités. Certains États européens ne sont pas avares de grandes
déclarations, mais ce sont des mots qui sonnent creux quand les
réfugiés des pays soumis à une guerre qui les dépasse viennent
frapper aux portes de l'Europe. Les États et leurs gouvernements
sont de plus en plus mis en cause pour leur inaction, voire leur
hypocrisie. Le mythe des seules initiatives occidentales émanant
des États pour secourir les nouveaux damnés de la terre est en
train de se briser. Face aux États impuissants, la société civile a
pris la relève avec courage, et, contrairement aux États, on ne
peut l'accuser de sordides calculs. Elle l'a démontré au milieu du
tsunami qui a bouleversé et meurtri au cours de ces dernières
années les sociétés arabo-musulmanes, suite au déferlement
inattendu des printemps arabes. Les États occidentaux ont
tenu de beaux discours de compassion, mais, dans les faits,
ils ont très peu agi dans la sphère humanitaire, se reposant
sur les milliers d'ONG qui ont répondu à l'appel de leur seule
conscience. Demain, ce phénomène s'amplifiera et il ne sera pas
sans conséquence, la société civile revendiquant de plus en plus
un pouvoir que l'ordre politique actuel n'est pas prêt à céder.
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