
Après son livre consacré à la notion d'interface, c'est à une
interface particulière que Gérard Chazal s'intéresse : les théories
scientifiques étudiées comme intermédiaires entre nous et le
monde, à travers lesquelles se construisent les savoirs qui nous
permettent une emprise toujours plus puissante sur les choses.
Les philosophes ont parfois rejeté les conceptions du sens
commun du côté de l'illusion, les théories scientifiques ayant
alors pour fonction de les dissiper et de nous conduire à la
réalité cachée derrière les phénomènes. Parfois encore ils ont
jugé toute tentative d'atteindre une quelconque réalité en soi
comme vaine. Il n'y a alors de réalité que dans la théorie. La
connaissance se replie sur elle-même, guettée aussi bien par le
relativisme que par l'idéalisme. Enfin, les plus idéalistes n'ont
vu dans l'ordre des choses qu'une projection de notre esprit et
de ses propres structures.
On s'accordera cependant pour reconnaître que les théories
scientifiques s'intercalent entre le monde et nous, et participent
de la construction du savoir. Ce détachement de la connaissance
par rapport à la perception immédiate entraîne une profonde
dérive des concepts, la disparition de certains, la naissance de
nouveaux.
C'est cette vie des interfaces théoriques que Gérard Chazal
nous propose d'explorer à travers quatre grands domaines
historiquement délimités : la géométrie, la physique, le calcul et
les sciences de la vie et de la terre.
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