
Lors de la publication en 1949 de ce troisième roman
de José Revueltas, l'enthousiasme de la critique de
droite s'éveilla immédiatement et provoqua la colère et
la condamnation brutale des «compagnons de route»
de l'auteur. Le livre fut retiré des librairies à sa demande,
suite à la polémique qu'il suscita, et, naturellement,
«réhabilité» dans les années soixante.
Dans le roman, des militants à la fois proches du
peuple et partisans de la liberté de conscience s'opposent
à d'autres militants dont le manque d'ouverture
idéologique et l'éthique erronée causent équivoques et
tragédies.
Mal interprété par certains idéologues de l'époque,
ce texte, à la fois philosophique, poétique et méditatif
traite des relations entre l'art, la morale et la politique,
questions récurrentes dans le Mexique postrévolutionnaire
des années trente dont il recrée l'univers. Il présente
avec une acuité toujours actuelle la problématique
de l'engagement politique et du destin personnel.
L'oeuvre de José Revueltas (1914-1976) est l'exemple même
d'une littérature ne cédant pas aux tâches que la politique lui
impose. Éternel marginal, il fut envoyé au bagne pour son
appartenance au Parti communiste mexicain dont il fut ensuite
exclu pour non-conformité au dogme...
Plongée au plus profond des méandres de l'âme, son style
poétique, vierge de tout sentimentalisme, puise autant dans
une religiosité dostoïevskienne que dans l'existentialisme
dont il partagea l'engagement et la foi dans l'humain.
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