Comme l'évoque d'emblée le titre du roman cubain Les Impures (en
espagnol Les Impuras), la trame narrative se construit autour de
personnages féminins qui font écho à l'autre roman qui a rendu célèbre
Miguel de Carrión, Las Honradas (les femmes honnêtes, les vertueuses).
Le réalisme et le naturalisme du roman prennent pour objet les quartiers
marginaux de la capitale, La Vieille Havane en particulier, où cohabitent
au début du XXe siècle proxénètes, prostituées et gens du peuple, ainsi
que les quartiers plus bourgeois tels que le Vedado, réservés à la nouvelle
bourgeoisie républicaine vivant dans le faste et la luxure. La société
cubaine de l'époque distingue d'un côté les femmes «vertueuses», qui
se plient aux préceptes moraux du patriarcat, et de l'autre les «impures»,
celles qui franchissent les limites imposées par ces codes, quelles qu'en
soient les raisons économiques, familiales ou affectives. La prostitution est
au coeur du roman, dans toute sa complexité et à travers des personnages
qui reflètent la réalité de l'époque. Miguel de Carrión le sait, la prostitution
est au centre d'un système autour duquel se cristallisent les problèmes qui
rongent la jeune République, à savoir la corruption, la violence, l'hypocrisie
morale, le chômage, la misère et la perversion.
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