Les textes mexicains d'Eisenstein, à présent réunis et révélés en français permettent d'ouvrir sur ce film inachevé de Que Viva Mexico ! un nouveau chapitre de la pensée critique.
Pour recomposer le matériel mexicain, de nombreux chercheurs se sont attelés à l'idée de monter le grand œuvre. Mais c'est en vain que des tentatives de vol et de dilapidations ont été perpétrées. Définir le projet eisensteinien, c'est dire aussi combien ce film inachevé fut le centre de projections et d'erreurs d'analyse.
Comment interroger cette fascination et cette attirance ? Comment envisager la pratique textuelle d'Eisenstein au Mexique et autour du Mexique ? Comment envisager ce travail mexicain à la frontière des arts graphiques, du cinéma, de la géographie et de la sociologie ?
Obligé de dissimuler sa parole et sa pensée, Eisenstein trouvera au Mexique le lieu des transgressions des apparences, lieu de rupture avec les contraintes des sociétés mexicaine et soviétique.
Les termes de «versions châtrées» du film, employés par le réalisateur, montrent qu'aucun montage ne pouvait le satisfaire, qu'aucune personne ne pouvait se substituer à lui dans son travail.
Ce film inabouti palpite encore des trésors que furent ces images perdues, d'un eldorado étrange où la chasse au trésor a rendu inopérante toute approche réductionniste.
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