Sur le terrain glissant du retour à l'enfance, peu réussissent de grandes œuvres. Il y a Jean Rouaud, dont la méthode consiste à accumuler faits et détails et à les couler dans des romans polyphoniques. On peut citer aussi Pierre Bergounioux qui, à partir de quelques images fortes de son passé, sertit une méditation infinie.
L'écriture des Douze parfums de Julia se situe, volontairement ou non, dans l'entre-deux. Avec elle, on quitte la litote poétique et on prend le parti de jouer cartes sur table, hors trucage.
Frédéric Manon accentue certains "riens" révélateurs, de petites bricoles essentielles (comme la stalactite de la fontaine, la kermesse tombée en désuétude, le gilet de Julia, les douze parfums de la fête) : c'est le chemin de la simplicité vers la profondeur.
On aime ce texte tel quel, on fraternise avec la démarche de l'auteur et surtout avec sa revendication sous-jacente, permanente : c'est de là que je viens et j'en suis fier.
Pierre Tréfois
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