
L'afro-pessimisme ne date pas d'aujourd'hui.
C'est ce qu'illustrent Les Colons du Tanganîka, un roman d'aventures africaines publié par Armand Dubarry en 1884, l'année même où la France de Jules Ferry se dotait d'une politique coloniale et où se réunissait la conférence de Berlin.
Un groupe de philanthropes, désireux de mettre sa bonne volonté civilisatrice au service des populations d'Afrique et de développer leurs ressources en ouvrant des routes commerciales au travers du continent, s'installe sur les bords fertiles du lac Tanganyika. mais son idéal humanitaire est mis en déroute par la démesure de la nature et la cruauté cupide des «indigènes».
Le romancier, convaincu que la sauvagerie africaine opposerait une résistance invincible à toute forme de culture étrangère, composait ainsi une sorte de bréviaire du racisme ordinaire dans la France de la fin du XIXe siècle.
Mais sa fiction, relue avec cent vingt ans de recul, prend des significations nouvelles: elles nous montre que le double projet de pacification militaire et d'implantation coloniale reposait sur une arrogance aveugle et que l'afro-pessimiste moderne se nourrit de rémanences imaginaires oubliées.
En bref: une pièce à conviction authentique à verser au dossier du «rôle positif de la colonisation».
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