
Les Chemins de la praxis expriment le dernier état, le dernier
moment, de la pensée clouscardienne. Donc, à lire certes,
mais, plus impérativement que ce n'est le cas pour aucun de ses
ouvrages précédents, à relire, tant y est poussé, à des limites rarement
atteintes, l'extrême concentration du propos. La fulguration
des ellipses, aussi bien que, en sens inverse, l'explicitation inédite
des concepts dialectiques fondamentaux, sous-jacents à l'ensemble
de ses publications antérieures, témoignent de cette tension permanente
entre une lutte à mort contre le temps (celui des premiers
symptômes de la maladie qui devaient finir par l'emporter), et la
prodigieuse richesse du matériau interrogé.
«Le réel comme corollaire de la praxis est la proposition la
plus radicale du concept de praxis. Celle-ci ne saurait être réduite
à un quelconque réalisme du temps et de l'espace. Le réel est une
construction. Il n'a pas recours à une rationalité qui serait extérieure
à la praxis et indépendante. Il est l'identification d'une durée qui
naît du travail et d'une chronologie qui n'est autre que la mise en
forme de la production. La praxis est mesure de toute chose.»
(...)
«Cette ontologie sociale apporte un total renversement philosophique
qui prétend répondre à la crise de la pensée "occidentale".
Notre contribution est un travail pour la reconnaissance... de ce qui
est devenu nécessaire. Il s'agit, rien de moins, de passer de l'Être
(d'origine "naturelle", l'être de la nature) à l'Être de la praxis, du
corps social.»
M. Clouscard
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