
L'enfant projeté
Je ne sais plus le dehors mais je me doute un peu. Me doute un peu comment c'est. C'est-à-dire que je ne ressens plus physiquement le dehors parce que je m'y risque de moins en moins. Et si je m'y risque de moins en moins c'est que je crains à présent son contact. Chaque effleurement suscite en moi cet étrange sentiment de la mort. Et surtout au printemps. Au printemps lorsque explosent les bourgeons, lorsque piaillent les oisillons nichés dans la ramée des acacias, s'égaillent les herbes et les plantes, perforant le sol pour jaillir dans l'implacable matière du vide. Aussi n'ai-je plus qu'une relation visuelle avec le dehors, avec le printemps. C'est ainsi. Je me barricade en ma maison dès le printemps venu. Dès ses premières manifestations d'enfantement.
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