
«L'image de l'autorité politique et administrative, dans le roman
africain contemporain, n'est pas des plus reluisantes [...]. Du
pouvoir colonial à ce qu'on a fini par appeler néo-colonialisme, les
changements ne se sont pas opérés là où le peuple les attendait. C'est
une impression générale de raté qui prévaut. Les combattants des
indépendances évoquent pour la plupart l'inutilité de leur lutte pour
l'acquisition de leur liberté et de la souveraineté du pays. En effet,
le Cameroun semble s'aliéner dans des intérêts autres que ceux qui
échoient à la préservation de sa population [...].
Le roman démontre ces carences qui affaiblissent l'État et
découragent les forces vives de la nation. Paradoxalement, c'est
sur ces manques que l'agent au pouvoir légitime ses actions. Le
discours romanesque se fait mise en accusation, autant qu'un exposé
de la décomposition et de la dégradation sociale. Lentement, mais
progressivement, le pays se ruine et appauvrit ses habitants. Alors, le
discours romanesque épouse le discours ambiant, se fait subversion,
attire l'attention parce qu'il se fait réactionnaire et violent.»
Telle est l'image générale qui se dégage des dix romans qui composent
le corpus à partir duquel L'Écriture du politique a pu voir le jour, à
savoir : Afrika Ba'a de R. G. Medou Mvomo (1960), Le Fils d'Agatha
Moudio de F. Bebey (1969), Rencontres essentielles de Th. Kouoh
Moukouri (1969), Perpétue de Mongo Beti (1974), Le Fruit défendu
de H.-G. Ahanda Essomba (1975), Quand saigne le palmier de
C.-G. Mbock (1978), La Colline du Fromager de D. Etounga Mangule
(1979), Les Chauves-souris de B. Nanga (1980), Vies de femmes de
D. Zanga Tsogo (1983), C'est le soleil qui m'a brûlée de C. Beyala (1987).
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