
Il n'y a pas de «théorie leibnizienne du vivant» mais on peut, à l'aide
de certains outils conceptuels et sur la base de certaines orientations du
discours leibnizien, porter un regard sur le vivant qui le saisisse comme la
continuité d'un effort vers la puissance active optimale d'une «unité par
soi» (unum per se) en devenir, singularité en marche et en situation de
risque permanent, avec une multiplicité de niveaux d'expressions différents,
de degrés de perfection dans cet effort.
La question est celle-ci : le principe actif (proton dektikon activitatis)
exprime-t-il l'essence du vivant comme puissance intrinsèque de se transformer
en s'optimisant ou bien n'y a-t-il là qu'une contrainte pour un
vivant qui, par essence, ne tendrait qu'à se conserver en l'état ?
En dépassant un matérialisme mécaniste qui fait bon ménage avec la
vision onto-théologique, on peut, sur les traces d'un Leibniz que la tradition
n'a pas retenu, considérer la vie comme système évolutif de forces
actives animé par une dynamique d'optimisation ; si ces forces sont par
nature celles d'une puissance de percevoir et de désirer, c'est-à-dire de
comprendre ou donner du sens en informant, alors on peut désigner par le
mot «vie» l'unité d'un Désir où être et comprendre sont indissociables,
dans une dynamique essentielle où mieux on comprend, plus on est.
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