
Journal du marquis de Dangeau
Tome XXVII (1714)
« Madame, j'ai fait mon testament. On m'a tourmenté pour le faire ; j'ai acheté du repos ; j'en connais bien l'impuissance et l'inutilité. Nous pouvons ce que nous voulons tant que nous sommes ; après nous, nous pouvons moins que les particuliers. Il n'y a qu'à voir ce qu'est devenu le testament du roi mon père aussitôt après sa mort, et celui de tant d'autres rois. Je le sais bien, malgré cela, on l'a voulu et l'on ne m'a donné ni paix, ni patience, ni repos qu'il ne fût fait. Oh ! bien donc, Madame, il est fait ; il deviendra ce qu'il pourra, mais au moins on ne m'en tourmentera plus. »
Puis, adressant la parole à M. du Maine : « Vous l'avez voulu ; mais sachez que, quelque grands que je vous fasse et que vous soyez de mon vivant, vous n'êtes rien après moi, et c'est à vous après à faire valoir ce que je fais pour vous, si vous pouvez. »
Le testament du roi fut minuté par le chancelier Voisin. Le roi, madame de Maintenon, M. du Maine, le chancelier et le maréchal de Villeroy furent seuls dans ce secret.
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