Du XIe au XIIIe siècle, l'Europe connut une phase sans égale
de croissance et de développement. C'est alors que furent
créés les paysages qui sont encore ceux de nos campagnes.
Plus que le temps des chevaliers et des seigneurs ou des
moines et des prêtres, ce temps fut celui des laboureurs
et des vilains, dont le travail seul fut à l'origine de cette
prospérité. Pour un temps, la société reconnut sa dette à
l'égard de l'ordre des paysans, donnant à leurs peines valeur
d'engagement mystique et d'accomplissement spirituel.
Ce livre examine les conditions sociales et économiques
de ce processus, et montre que les travailleurs des
campagnes ne furent pas seulement la main-d'oeuvre de
la société seigneuriale mais aussi, et peut-être surtout, les
acteurs de ce changement, qu'ils voulurent et dont ils
tirèrent profit. Épris d'ordre et prêts à la révolte, unis
sous les figures d'Adam, cultivateur du Paradis, et du
Laboureur, dont la silhouette pacifique traverse alors toute
la littérature européenne, les paysans furent à l'origine d'un
développement véritablement durable. Construit avec leurs
mots, ce livre leur rend la parole.
Dans cet ouvrage novateur, Mathieu Arnoux propose
autant une recherche sur un lointain épisode de l'histoire
économique de l'Europe qu'une enquête sur une figure
idéologique du travail, dont bien des éléments restent
aujourd'hui identifiables dans la culture européenne.
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