En 1997, l'égyptologue Jan
Assmann publiait un ouvrage,
Moïse l'Égyptien, dont les
thèses allaient susciter maintes controverses : en France, en Allemagne, aux
États-Unis... plusieurs spécialistes s'insurgèrent contre ce qui leur apparut
comme une contribution à la critique de la religion, voire comme une
attaque frontale dirigée contre le monothéisme. Au coeur du débat,
toujours vivace aujourd'hui, se trouve le concept de «distinction
mosaïque» forgé par Jan Assmann : un concept qui, pour certains contradicteurs,
prête au monothéisme une intolérance consubstantielle ; qui,
pour les autres, entend précisément abolir ce qui distingue le monothéisme.
Les plus véhéments allant jusqu'à imputer à l'égyptologue une
nostalgie du paganisme, voire un antisémitisme larvé.
Par-delà ces derniers griefs, peu sérieux, le débat a été assez nourri pour que
Jan Assmann entreprît, dans un nouveau livre, de préciser ou d'amender les
concepts utilisés dans le précédent : bel exemple de retour sur elle-même
d'une pensée scientifique. Il revient donc ici sur ce qui caractérise le
monothéisme : cette distinction mosaïque qui est, non pas la distinction
entre un Dieu unique et un fourmillement de divinités, mais bien la
distinction entre le vrai et le faux dans la religion, entre le vrai dogme et
les croyances erronées ; non pas l'irruption d'une croyance donnée à
un moment déterminé, qui suppose un avant et un après, mais une idée
régulatrice.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.