Le Premier Réalisme néocolonial
La fin des années 1960 est marquée par la disparition de la grande figure tutélaire gaullienne. Lui succéderont des financiers relativement poètes ou spéculateurs, laissant filer les universalismes noirs et tricolores vers des rivages davantage encore ouverts au pillage des biens culturels et des cerveaux, d'un continent noir de plus en plus dépossédé de sa réalité et de sa fiction.
On voit dès lors alterner régulièrement, et pour un temps, paternalismes assurés blancs et tentatives d'émancipations sub-sahariennes, qui cherchent encore à établir s'il vaut mieux un texte aseptisé et impeccable, au sens premier du terme, communicable à l'international, ou une ébauche imparfaite des nouvelle puissances poétiques africaines, résonnant de tous les échos des parlers et des langues dites traditionnelles. Les flammèches de ces annonciations s'emmêlent parfois avec les discours paroxystiques de la lutte des classes trouvant à faire la nique à celle des races, pour savoir, à l'ombre des Grands Frères, lesquelles sont les plus noires. Les réponses apportées tendent cependant toutes à définir différemment ce qu'elles appellent en choeur de leurs voeux : un réalisme néocolonial.
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