Le paysan déchaîné

«Quand on parle Syndicalisme agricole dans le Massif Central, on pense Jean Prévost. Ta haute stature, ta volonté à défendre l'agriculture de ces régions, la rigidité dans la philosophie du syndicalisme, tout cela, tu l'as fait avec foi et tu as servi notre grande région... Les responsables du Puy-de-Dôme savent que tu n'as pas ménagé ni ton temps, ni ta peine et que les jours et les nuits, les samedis et les dimanches, très souvent tu les passais sur le terrain. En 1970, tu es devenu agent régional de la FNSEA pour le Massif Central, cela fait dix neuf ans que tu sillonnes notre grande région. Tu pourras écrire tes souvenirs car tu as animé bien des réunions, tu as aidé bien des responsables...»

Le portrait, la mission de l'auteur, se trouvent dans ces propos de Michèle Chezalviel, alors présidente de la FREAMC, le 1^er juillet 1989. Salarié des organisations syndicales, Jean Prévost ne se considère pas comme un employé mais comme un militant aussi convaincu que les administrateurs pour qui il travaille.

Il a son franc parler et surtout l'écrit sincère. Rédacteur en Chef de l'Auvergne Agricole, il a mis la main à la plume dans tous les aspects du journalisme agricole, comptes rendus, reportages, contes, éditoriaux, critiques et satyres en tous genres. Il signe ses papiers de pseudonymes tels que Legrand Jean comme sa taille ou Pierre Langelier, comme son village natal; de ses initiales J.-P. et, bien sûr, aussi de son patronyme. Il est l'auteur de près de 300 billets, un par semaine pendant 6 ans, sur les sujets les plus divers: le temps, les événements, le gouvernement, les ministres, les règlements, la situation nationale ou internationale, les amis décédés, etc...

"Le paysan déchaîné" n'est pas le fruit de ses mémoires, car il estime ne pas trouver place entre le Général de Gaulle et la comtesse de Ségur. C'est plutôt la mémoire de son temps, une sorte de «Bible» du peuple paysan en marche. Il répond aux voeux des jeunes dirigeants des organisations agricoles qui rejoignent en cela ceux de la génération précédente, celle de la Révolution silencieuse de Michel Debatisse.