Les révolutions des printemps arabes devaient apporter dans
les pays arabo-musulmans la démocratie et le progrès. Or, bien
au contraire, c'est le chaos qui s'y est installé, notamment en
Syrie, où l'Occident a ignoré le caractère confessionnel séculaire
du conflit. Tant que ce dernier était confiné à la Syrie, l'Occident
y a favorisé le renforcement d'une opposition militaire modérée.
Or, cette dernière s'est rapidement effondrée, phagocytée par
deux grandes nébuleuses djihadistes qui disposaient de la
supériorité technologique et financière grâce aux appuis dont
elles ont bénéficié de la part des pétromonarchies, de la Turquie,
et plus discrètement de l'Occident. Tant que ces groupes étaient
circonscrits au champ de bataille syrien, l'Occident a fermé
les yeux. Ce n'est que quand Al Nosra s'en est pris au Liban
et que Da'ech a envahi le quart de l'Irak que l'Amérique, sans
renier ses erreurs, a organisé dans la précipitation une contre-offensive
internationale avec des alliés, dont certains sont ceux
qui ont aidé ces organisations djihadistes à prospérer. On ne
peut qu'être sceptique sur l'efficacité d'une coalition où les
pyromanes sont appelés à jouer désormais le rôle de pompiers.
Cette guerre à l'issue incertaine devrait durer au moins 10 ans.
Le risque est que, comme en Libye et au Yémen, elle aboutisse à
la "somalisation" d'une des plus riches régions du globe.
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