Quand le généticien Albert Zimmermann fait état de sa dernière
découverte au congrès d'Ottawa, ce n'est pas seulement la communauté
scientifique qui s'en trouve bouleversée, mais toute l'industrie
culturelle. Car Zimmermann affirme avoir identifié, au terme de
ses recherches, le gène de l'artiste. Il se fait fort désormais d'indiquer
à tout un chacun s'il est né musicien, peintre, écrivain - ou non.
Le monde de l'art est en émoi. Chaque artiste, ou prétendu tel, se
voit contraint de passer le test de Zimmermann afin de prouver ses
prédispositions géniques. Dans le milieu littéraire surtout, ce changement
fait des ravages. On ne publie plus que les auteurs «certifiés»,
tandis que les autres, déboutés par la science, deviennent des
parias. Les éditeurs, tout comme les critiques littéraires, sont au chômage.
Mais la résistance s'organise, et James Wright, auteur à succès avant
cette révolution scientifique, choisit de rejoindre ceux qui, refusant
de se soumettre au diktat du test de Zimmermann, se constituent en
une sorte de société parallèle, les «Artistes Anonymes». C'est son
récit sous forme de confession hautement romanesque - quoique
assortie d'une réflexion sur le rôle de la science dans nos sociétés et
sur la définition de la valeur artistique d'une oeuvre - que nous propose
Nicos Panayotopoulos ici, dans un livre drôle et attachant.
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