
Tout ça, c'est peut-être bien la faute de Dieu. Je l'ai souvent pensé. S'il n'avait pas vomi les tièdes - et je me compte parmi eux -, le diable n'aurait pas si facilement pris Sa place. Je l'ai souvent pensé, mais je n'ai jamais trouvé l'occasion de le dire. Surtout pas à Trapp, cette saleté. C'est lui qui m'a Interrogé, après la guerre. Il était lieutenant. Enfin, sur le papier... Je regardais ses ongles et je n'y croyais pas : tout propres et lisses. Il ne sentait pas la poudre, celui-là.
C'est la voix d'Heinrich Uffen, aujourd'hui doyen des Allemands à 108 ans, qui hante ce roman. Heinrich qui n'en peut plus d'être encore en vie et qui traîne sa carcasse d'hôpitaux en maisons de retraite. Heinrich que son passé obsède : il a été, de 1943 à 1945, à la suite d'un incroyable concours de circonstances, le cuisinier personnel d'Hitler. Il a servi jusqu'à la fin celui qu'il traite de monstre ou de diable, mais il confesse aussi l'avoir aimé.
Traversée du 20ème siècle, Le Diable dans l'assiette a pour objet la question du Mal et de la culpabilité. C'est le deuxième roman de Laurent Saulnier.
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