Condamné à mort en Israël en 1988, sur la base d'accusations
selon lesquelles il aurait été gardien au camp de Treblinka, John
Demjanjuk, ukrainien d'origine, a été acquitté en 1993 en
raison de doutes sur son identité. De retour aux États-Unis, il fit
l'objet d'un nouveau procès en 2001 pour avoir servi dans des camps,
avant de se voir déchu de sa citoyenneté américaine.
Aujourd'hui âgé de 91 ans, il a été condamné par le parquet de
Munich pour complicité dans le meurtre de 28 060 personnes, cette
fois au camp de Sobibor. L'ancien ouvrier automobile de Cleveland
a toujours nié les charges à son encontre, affirmant avoir été simple
soldat dans l'Armée rouge, puis prisonnier parmi tant d'autres dans un
camp nazi.
L'affaire Demjanjuk est la première action judiciaire en Allemagne
contre un Trawniki, ces gardiens de camps recrutés parmi les prisonniers
de guerre soviétiques. Jusqu'alors, la justice internationale avait poursuivi
les têtes pensantes du régime hitlérien - Goering, Hess -, avant
de s'attaquer à ses cadres - Eichmann, Papon -, puis aux gradés et
soldats SS. En condamnant Demjanjuk, elle reconnaît la responsabilité
des plus bas exécutants, sans lesquels l'entreprise d'extermination
n'aurait pu fonctionner à une telle échelle.
Ce livre retrace le dernier grand procès du nazisme. L'occasion pour
l'Allemagne d'écrire l'une des ultimes pages d'une histoire commencée,
il y a plus de soixante ans, avec le procès de Nuremberg.
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