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Sur la rivière Rouge il y a eu du flottage jusqu’en 1970. Une nuit à La Macaza on l’a vu danser au-dessus des troncs morts un flambeau dans chaque main, il n’avait pas vingt ans, un costaud tout en noir descendant le courant son talit sur la tête dans la lumière de la lune et des flambeaux; il dansait sur les billots de la drave la tête couverte de son châle de prière, tout le monde l’a vu. Plusieurs prétendent l’avoir connu; ce ne sont pas les mêmes qui l’ont vu danser. On ne sait pas si celui qu’on cherche est celui qu’on trouve au fil des souvenirs que chacun raconte et dont ce livre recueille les voix, les raccroche l’une à l’autre.
De La Macaza à la rivière Mégiscane, on s’enfonce dans la forêt abitibienne où les légendes ressemblent à des histoires de pêche et où personne ne s’étonne de croiser le prophète Élie parlant l’algonquin.