
Les répercussions de l'effondrement de l'Union soviétique en
1991 sur les économies des républiques d'Asie centrale
(Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan,
Turkménistan) ont été jusqu'à présent peu étudiées. Ces nouveaux
États se trouvent cependant dans des situations problématiques :
ils ont considérablement souffert de la disparition des liens entre
les entités soviétiques et doivent aujourd'hui réajuster d'anciennes
économies interdépendantes à leurs nouvelles frontières
internationales.
Le terme d'«enclavement», qui définit l'absence d'accès d'un
État à la mer, a toujours eu une connotation négative. En revanche,
le terme de «centralité» revêt une vision positive, d'autant plus
cultivée par les nouveaux États d'Asie centrale qu'ils espèrent
profiter de leur situation de «carrefour» au sein du vieux
continent. L'Asie centrale, longtemps définie par sa centralité, ne
serait-elle donc pas plutôt enclavée ? C'est à cette question que ce
travail essaie de répondre, en s'inscrivant dans le cadre théorique
de la nouvelle économie géographique.
Ce livre s'appuie sur une base de données de quarante-six
États constituée à cette fin. Il démontre par exemple en quoi la
multiplication des passages de frontières terrestres conduit à une
augmentation des coûts de transports, qui se répercute de manière
négative sur le commerce. Une étude détaillée menée dans le
cadre d'un travail de terrain au Kazakhstan et au Kirghizstan
analyse plus précisément l'impact négatif de l'enclavement sur les
flux commerciaux dans cette région. Une analyse théorique et
empirique sur le rôle de la coopération régionale permet de mieux
comprendre en quoi celle-ci peut limiter l'impact de
l'enclavement, à condition toutefois que les pays concernés
acceptent de jouer la carte de l'ouverture économique.
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