Avec Penser la Révolution française (1978), François Furet, en désacralisant
 la Révolution, en contestant une historiographie qui admettait mal la prise
 de distance à l'égard de l'objet, faisait oeuvre révolutionnaire. Dix ans
 plus tard, dans La Révolution de Turgot à Jules Ferry (1988), il remplissait
 ce programme iconoclaste. Et au fil de nombreux articles autour du
 bicentenaire de 1789, il approfondissait encore sa réflexion sur le rapport
 de la Terreur et de la Révolution, sur la place de 1789 comme de 1793 dans
 l'imagination des Français, sur la relation complexe qu'ils entretiennent
 avec le grand événement de leur histoire. Il annonçait aussi, pour le futur,
 l'étude de la pérennité des passions révolutionnaires.
Dans tout ce parcours, ponctué de saisissants portraits, il combinait
 l'énergie de l'investigation intellectuelle avec le bonheur de l'écriture.
 «Une oeuvre, avait-il écrit dans Penser la Révolution, c'est une question
 bien posée.» À condition d'ajouter qu'elle doit être portée aussi par la force
 et la grâce du talent, la définition convient assez bien à la sienne.
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