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À partir du début du xvie siècle, les dictionnaires bilingues connaissent une expansion vertigineuse : plusieurs centaines d’ouvrages cherchent à couvrir des langues non européennes. De quelle révolution témoignent ces nouveaux outils de connaissance entre les mains des savants et des diplomates ? Indiquent-ils l’émergence d’une vision sociale et historique du langage, ou poursuivent-ils une mise en ordre ontologique du monde ? Parallèlement à l’expansion coloniale du Vieux Continent, la recherche d’une trame langagière commune supplée à l’effritement de la conception biblique d’une langue originelle. Face à l’extraordinaire diversité des langues amérindiennes, les Européens créent avec les dictionnaires un espace de traduction qui assigne une correspondance entre leurs catégories fondamentales, telles que « personne », « humain », « dieu », « corps » ou « âme », et des termes autochtones qui n’en sont pourtant pas les équivalents. En explorant les failles de l’univers créé par cette « raison lexicographique », il devient possible de saisir des formes de construction du monde que l’ontologie du langage, profondément ancrée dans la tradition de la pensée européenne, avait effacées.
Alexandre Surrallés est anthropologue. Directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’Amazonie, il dirige l’équipe de recherche « Affectivité, perception, sensation : le corps agissant » au Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France. Il est l’auteur de Au coeur du sens. Perception, affectivité, action chez les Candoshi (Éditions de la Maison des sciences de l’homme et CNRS éditions, 2003).