La nature de l'art décrit les hypothèses, les expérimentations et les théories produites depuis une soixantaine
d'années par des chercheurs appartenant à des disciplines très différentes fédérées sous le terme de sciences
cognitives. Leur ambition commune : traiter de l'art comme d'un objet «naturel», non transcendantal et
objectivement connaissable.
Au fil du temps, ces chercheurs ont mis à jour des processus neurologiques et psychobiologiques qui sous-tendent
le plaisir de l'amateur d'art et la création artistique. Ils ont apporté des éclaircissements sur les interrelations
entre le biologique et le culturel, l'émotion, le plaisir esthétique et la raison, le rôle de l'art dans la
communication intersubjective et les origines animales de la culture humaine, et montré que si l'autonomie de
l'homme en tant qu'être biologique n'est que relative, en revanche la connaissance de ses propres limites et
du cadre tracé par l'évolution du vivant, loin d'être une contrainte à sa liberté, le rend davantage conscient de
la manière de l'exercer.
Les recherches dans le domaine de la naturalisation de l'art restent cependant confinées à l'intérieur d'un
périmètre assez étroit. Les ouvrages, articles et actes de colloques internationaux s'adressent à des spécialistes.
Ils utilisent un langage spécifique et traitent de thèmes très compartimentés : aucun auteur ne dresse un
tableau général et historique de ce que les sciences cognitives apportent de neuf à la réflexion sur l'art et aux
pratiques artistiques elles-mêmes. Le présent ouvrage voudrait donc conquérir un lectorat de non-spécialistes,
mais suffisamment averti pour qu'il y trouve un aliment digeste capable de satisfaire sa faim de connaissance.
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