Les intellectuels ont la réputation d'être radicaux, élitistes,
progressistes, anticonformistes, engagés politiquement et
farouchement opposés au capitalisme. Ces attitudes ont été constatées
à différentes époques et dans différents pays comme, par exemple, la
France aujourd'hui. Au moyen d'un questionnaire auprès des
professeurs universitaires, les auteurs ont essayé de mettre en lumière
les relations existantes entre ces différentes attitudes et d'en
comprendre les origines. Il ressort de cette étude un portrait qui remet
en cause l'idée communément admise selon laquelle les intellectuels
seraient les individus les mieux placés pour juger des questions de
justice politique.
«Il est à gager que ce livre ne plaira pas à tout le monde,
notamment dans le public des lecteurs qui se trouveront être, par la
force des choses, à la fois juges et parties. La sociologie des
intellectuels est peu développée (...) notamment parce que les
sociologues répugnent naturellement à prendre pour objet une
catégorie sociale à laquelle ils appartiennent eux-mêmes. S'abritant
plus ou moins explicitement sous l'autorité -sur ce point bien
douteuse- de Karl Mannheim, les intellectuels en général et les
sociologues en particulier se voient facilement comme
freischwebend : comme échappant aux déterminismes sociaux
auxquels ils asservissent généreusement les autres». (Raymond
Boudon).
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