Ils vivaient à Milan. Jeunes, révoltés, marginaux, ils
n'avaient pas d'autre projet politique que la «vengeance
prolétaire». En quatorze mois, entre avril 1978 et juin 1979,
ils ont exécuté quatre personnes et fait quatre blessés
graves. Ces vengeurs ont pour la plupart purgé leurs peines,
à l'exception de quelques-uns. Après son incarcération en
France, puis sa fuite en 2004, Cesare Battisti - condamné à
perpétuité - a finalement obtenu l'asile politique au Brésil,
en 2011. Coupable parmi d'autres, il est devenu l'exemple
du coupable.
Riche de nombreuses pièces d'instruction, ce livre est
la première contre-enquête sur l'affaire. Il reprend un à un
les faits, retrace l'histoire, criminelle tout autant que politique,
de ces «Prolétaires armés». Repentis, «dissociés»
ou simples condamnés, leur mémoire reste, bien loin des
légendes romantiques, marquée par le plomb, la mort et la
culpabilité.
Une culpabilité qui n'a pas échappé aux autorités françaises.
Selon des documents officiels présentés dans ce
livre, Cesare Battisti a été formellement exclu en 1983 du
bénéfice de la «doctrine Mitterrand» en raison des crimes
qui lui étaient reprochés. Véritable secret d'État, la politique
d'accueil des réfugiés des années de plomb a été
discrétionnaire et inégalitaire. Certains fugitifs, auteurs
directs d'attentats, ont été refoulés secrètement, comme
Battisti, quand d'autres étaient admis au séjour par la
justice. Aujourd'hui, les États européens sont unis dans
l'action antiterroriste. Et les soldats perdus du communisme
ne passent plus pour des héros. C'est pour cela peut-être
que Cesare Battisti plaide aujourd'hui l'innocence.
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