
Le XIXe siècle redéfinit
le champ littéraire en opérant une nouvelle
distribution des genres qui a pour effet
de disqualifier la lettre, dont le domaine paraît
se situer désormais à la marge de la littérature.
Un tel bouleversement n'est pas sans incidence
sur la notion d'oeuvre, et ses implications
touchent également le domaine de l'art,
de la peinture en particulier.
La lettre s'inscrirait dans une zone interstitielle,
à la fois discours métapoétique et avant-texte,
ce qui la priverait d'une appartenance stricte
à l'OEuvre. Pourtant force est de remarquer
qu'elle s'y intègre pleinement,
voire que la lettre réelle recompose parfois
jusqu'à l'identité générique du texte.
Du reste, cette situation paradoxale ne saurait
s'appliquer avec la même évidence à la peinture,
avec laquelle dialoguent de plus en plus
la littérature et la philosophie.
Du coup, cette marginalité place la lettre
au coeur même de la question littéraire.
En ce sens, les correspondances d'artistes
et d'écrivains contribuent à identifier
ce que signifie "faire oeuvre", du seul fait
que la lettre institue un pont entre la littérature,
l'art et la pensée de l'OEuvre.
Par une ironie qui n'est pas sans conséquences
pour ces notions, la lettre, genre réputé
marginal, définit le travail de l'art(iste),
en deçà et au-delà de sa valeur marchande,
par un questionnement qui, contrairement
à ce qui paraît, ouvre finalement le champ
même de la littérature et de l'art.
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