Les turbulences autour de l'avenir du pacte de stabilité budgétaire en Europe
relancent les débats sur la politique économique en mettant au centre de la
réflexion le rôle du déficit des finances publiques et la politique fiscale. La
marche vers l'union monétaire avait fait de l'analyse de la politique monétaire
l'élément de référence des débats des années 1980/1990. Les affrontements
autour du «franc fort» et de la toute puissance des banques centrales occultaient
les autres approches. De cette période, l'économie a récupéré un
contexte monétaire largement prédéterminé par l'absence d'inflation et une
certaine automaticité de l'action des banques centrales. Les marges de
manoeuvre aujourd'hui pour la politique économique sont à chercher sur le
plan budgétaire, avec cette double contrainte d'une dette publique élevée et
d'une impossibilité d'en réduire le poids par l'inflation. Un tel contexte n'est
pas sans rappeler celui qui présida à l'avènement de l'économie politique et
à la montée en puissance de la réflexion économique vers Adam Smith et la
formulation de théories économiques complètes. Ce contexte ancien est celui
de la fin du XVIIe siècle, quand le mercantilisme et son obsession monétaire
se font finissant et que des précurseurs annoncent le rôle fondamental de la
gestion budgétaire. Celui qui illustre le mieux cette période est Vauban, le
maréchal qui fortifie nos frontières, l'humaniste qui soutient tout en le sermonnant
Louis XIV, l'esprit curieux qui rédige en 1707 avec la «Dîme
royale» un texte fiscal dont l'historien de la pensée économique J. Schumpeter
pourra écrire qu'il «atteint des sommets rarement égalés». Redécouvrir
ce texte, non seulement comme un témoignage historique mais encore
comme une réflexion fiscale élaborée est un moyen de trouver un éclairage
original sur la situation fiscale actuelle dont le mérite qui n'est pas mince est
celui de la clarté dans la précision et la minutie.
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