Une crise économique et sociale, mais avant tout éthique, s'est abattue
sur nous. Ses ravages sont partout. Mais quand des hommes de foi
appellent au partage des richesses, au respect des pauvres, à la dignité
de toute personne, ils ne sont pas entendus. Les religions, pense-t-on,
s'occupent de Dieu et n'ont rien à dire du monde comme il va. Et qu'importe
s'il va plutôt mal...
Pourquoi cet ostracisme ? Jusqu'à quel point une cité peut-elle exister
sans Dieu ? Tocqueville, en 1840, se posait déjà la question. Les religions
ne sont-elles pas en effet plus nécessaires à l'heure où nos démocraties
déboussolées se trouvent affranchies de toute tutelle ? Prétendre chasser
par la porte les Dieux et les Maîtres n'est-il pas la meilleure manière de se voir
imposer, par la fenêtre, d'autres dieux et d'autres maîtres plus pernicieux ?
Pour faire écho à ce questionnement, Damien Le Guay a interrogé
trois personnalités éminentes - Luc Ferry, le cardinal Barbarin et le grand
rabbin Bernheim - toutes trois ouvertes aux interrogations spirituelles
et conscientes de la profondeur de la crise éthique actuelle. Quelles
solutions ont-elles à proposer ? Comment aller plus loin dans l'analyse ?
Quand les forces de dispersion dominent, la puissance agrégative des
religions peut-elle être utile ? Et si oui, de quelle façon ?
Au terme de cet échange, l'auteur en appelle vigoureusement à un new
deal qui permettrait aux religions de prendre enfin ouvertement part à
la conversation commune et aux débats de société. Il propose même un
«Grenelle du symbolique» pour mieux préserver notre savoir-vivre. Dédaigner
les religions n'est-ce pas la meilleure façon de faire le jeu du marché et
des fondamentalismes ?
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