Roi de paix, Louis-Philippe a engagé la France au mois d'août
1844 dans une campagne contre le Maroc, rapide et victorieuse,
beaucoup plus importante par son enjeu international que par
son objectif apparent, contraindre le sultan à ne plus protéger
Abd el Kader, pourchassé par Bugeaud dans le cadre de la
conquête de l'Algérie. L'expédition terrestre, achevée le 14 août
avec la victoire de l'Isly, est doublée par une expédition maritime,
conduite par le prince de Joinville sur les côtes du Maroc, avec
les deux bombardements de Tanger le 6 août et de Mogador le 15
août, succès militaires très attendus par une opinion française
nourrie de la gloire récente des guerres révolutionnaires et
napoléoniennes.
Mais cette campagne s'inscrit aussi dans une crise violente
des relations franco-anglaises : au moment exact où les détails de
l'affaire Pritchard, concernant Tahiti, sont connus à Paris et à
Londres, l'Angleterre, maîtresse de Gibraltar, n'est pas disposée à
laisser la France agrandir son empire en Afrique, ni à renforcer
sa position navale en Méditerranée... L'anglophobie toujours vive
en France explose, met à mal l'entente cordiale devenue depuis
1843 le choix de Louis-Philippe et de Victoria, et laisse craindre
une crise majeure à une Europe incrédule et attentive.
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