
Ces lettres d'amour et de guerre présentent le récit de la participation
de l'adjudant Escholier à l'Armée d'Orient et à l'étonnante épopée qui
l'amène, en 1918, des monts de Macédoine aux plaines de Hongrie.
Elles montrent aussi qu'en dépit des combats, l'écrivain et critique d'art
Raymond Escholier s'adonne en même temps à la lecture, à l'écriture et
à l'ethnologie. Mais ce qu'il y a de plus neuf, dans cette correspondance
quotidienne mais toujours nouvelle, se situe dans les liens que le gradé
blanc noue avec les tirailleurs noirs, liens où la condescendance s'efface
vite devant l'admiration. Si bien que ce courrier, mine d'informations
sur l'élaboration des romans de guerre Le Sel de la terre et Mahmadou
Fofana, pose un regard de plus en plus juste sur les soldats africains et les
inscrit déjà dans notre mémoire collective.
«Kuckhoveni, 29 mars 1918. - Quel dépaysement. La neige blanche, immaculée
et si légère recouvre les Balkans prochains. Le minaret du village turc voisin
s'est effacé dans l'ouate mouvante... Des gens vêtus comme au temps de
Charlemagne vivent au-dessous de moi... Derrière moi, mon boy, merveilleuse
statue de bronze vivant, Sorby Samoura, tout en geignant sur sa piqûre..., me
vante les douceurs de Conakry, les beautés et les bijoux secrets des femmes
soussous. Jamais... jamais... je ne fus si loin... Si loin de France, de l'Occident.»
Adjudant Raymond Escholier
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