On m'a offerte en récompense. On a fait de moi son épouse ;
j'ai été son épouse.
Deux ans durant, chaque nuit, nous avons partagé le lit
conjugal. Et que croyez-vous que nous y fîmes nuit après
nuit dans le lit conjugal ?
Nous baisâmes vos éminences ! Et plus ardemment encore
dans ce temps de la guerre où mon époux chaque jour
risquait sa vie.
Au Moyen Âge, un royaume assiégé de toutes parts
est sauvé de la déroute par l'intervention d'un
mystérieux chevalier. Pour le remercier, le roi accède
à sa demande et lui offre la main de Clémence, sa
propre fiancée. À la mort du souverain, c'est le chevalier
qui est désigné comme successeur du trône.
C'est à ce moment de l'histoire que Patrick Da
Silva construit son récit, à travers les voix de trois
femmes : Clémence, reine ardente et éphémère,
Mathilde, maîtresse éconduite du roi, et la mystérieuse
Jeanne.
Ces trois monologues s'entrecroisent et reconstituent
les faits devant un tribunal. Car c'est bel et bien à
un procès que nous assistons, tenus en haleine
jusqu'à la révélation finale de l'infamie que l'on
juge.
Dans une langue incandescente, Patrick Da Silva nous
offre un texte nourri des mythes historiques - à
commencer par celui de Jeanne d'Arc - pour livrer
une réflexion captivante sur le pouvoir, le désir et
la féminité.
Noémie Privat glisse avec légèreté ses dessins délicats
dans le déferlement du texte, griffe les pages
d'enluminures malicieuses, emplit les marges de
frises beaucoup moins innocentes qu'il n'y paraît.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.