
Une nouvelle traduction d'Iphigénie à Aulis d'Euripide ? « Mais pourquoi donc ? », diront certains.
Pour le plaisir seul du texte et la puissance du tragique. Cette traduction faite en duo par Jacqueline et René Bouchet amène le lecteur contemporain à vivre le drame d'une famille mythique revisité par le plus « moderne » des tragiques grecs du Vème siècle avant Jésus-Christ.
Mais il fallait sans doute cette association entre deux hellénistes confirmés, l'une poète, l'autre traducteur du grec moderne, pour nous toucher et nous émouvoir autant.
Ne sommes-nous pas aujourd'hui confrontés à des passions aussi douloureuses, voire destructrices ? La version qui nous est ici proposée redonne à la tragédie d'Euripide toute sa beauté humaine.
Représentée en 405 avant Jésus-Christ, un an après la mort de son auteur, Iphigénie à Aulis est peut-être le chef-d'oeuvre du poète Euripide, le dernier des trois grands tragiques grecs. Après avoir mis en scène une première fois la figure d'Iphigénie dans le rôle de la prêtresse d'Artémis en Tauride, il revient sept ans plus tard à cette héroïne pour évoquer l'épisode le plus célèbre de sa légende, celui qui confronte la jeune fille au verdict d'un oracle terrible : seul le don de sa vie sur l'autel de la déesse Artémis permettra le réveil des vents nécessaire au départ de la flotte grecque vers Troie. C'est dans cette bouleversante tragédie du sacrifice qu'Euripide montre le plus sa « modernité », celle qui fait cohabiter le mythe et la réalité politique, le pathétique et le débat, la raison et les passions, la fragilité et la force, le registre du familier et celui de l'héroïsme le plus noble.
Jacqueline et René Bouchet ont suivi le texte grec établi par François Jouan dans la collection Guillaume Budé aux Belles Lettres, 1984.
« Inspiré par les images qui illustraient les vases de la Grèce antique et représentaient souvent des scènes de sacrifice ou encore l'architecture antique, j'ai voulu rendre hommage à la tragédie d'Euripide et à son héroïne, Iphigénie.
Sacrifiée deux fois, à Aulide puis en Tauride, elle fut privée de sa langue maternelle, mais en restant fidèle à elle même, elle a pu se libérer et donner sens au destin qui lui avait été imposé »
Harris Xenos
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