Au Québec, les femmes ne furent guère présentes dans le mouvement de décollage culturel et intellectuel des années 1840. On recense en effet peu de femmes dans la presse, dans les associations comme l’Institut canadien de Montréal ou le Cabinet de lecture paroissial, sinon dans l’auditoire. Elles ont eu leur propre dynamique culturelle et intellectuelle trente ou quarante ans plus tard, le plus souvent dans les mêmes formes et médias que ceux des hommes en 1840. Depuis cinquante ans, leur histoire s’est beaucoup faite en vase clos : littéraire, civique, politique. Les « premières » de cette histoire ont souvent été magnifiées. L’objectif du présent ouvrage est de dérouler les conditions de possibilité de la contribution de femmes à l’histoire intellectuelle du Québec, de décrire, de dater et de sérier les moyens qui ont successivement rendu possibles leurs avancées. Insérer les femmes dans l’histoire intellectuelle – les Papineau, Dessaulles, Marchand –, c’est établir leur place dans l’histoire de l’alphabétisation et de la scolarisation, saisir la signification exceptionnelle de leur usage du journal intime ou personnel, constater qu’elles ont dû, elles aussi, faire face à la confessionnalisation.
Ce faisant, on verra par quelles étapes et à quel moment s’est construite leur insertion dans la discussion intellectuelle publique.
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