Au cours de recherches aux Archives de la police de Paris, Daniel
Grojnowski a trouvé le dossier d'une femme hors du commun : Eugénie
Guillou, qui, après être entrée dans les ordres, est devenue prostituée
puis maquerelle. Instruite, la «dame» prend volontiers la plume :
d'abord pour plaider sa cause et se raconter, ensuite pour concevoir
des stratagèmes érotiques dont elle compte tirer profit, enfin au titre de
femme d'«affaires» pour monter ses petites entreprises.
Née en 1861, Eugénie Guillou entre à dix-neuf ans comme novice chez
les soeurs de Sion. Mais, le moment venu, soeur Marie-Zénaïde se voit
interdire de prononcer ses voeux : elle quitte la congrégation, engage
des poursuites et demande des dédommagements. Dès 1901, elle publie
des petites annonces, sollicitant de se faire fouetter ou de pratiquer la
fessée. Pour ses mises en scène, elle revêt l'habit de religieuse.
Celle qui multiplie les pseudonymes ne fait pas le trottoir ni ne
travaille en maison close. Elle reçoit à domicile, avant de fonder sa
propre maison de rendez-vous. À partir de 1903, proxénète, elle déguise
des jeunes femmes en mineures pour les corriger tandis que des
messieurs espionnent derrière un rideau... Durant toutes ces années, la
police des moeurs la surveille et multiplie enquêtes et rapports. En 1913,
on perd sa trace.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.