À partir du IXe siècle, au coeur de l'Océan Indien, c'est le
souffle périodique des moussons, ce sont les marchands
d'Aden, Mascate, Ormuz et Calicut, mais aussi de Ceylan et
Sumatra... qui ont donné le coup d'envoi à de longues navigations,
en quête de produits précieux. Une véritable oecoumène
de gens en mouvement continu affronte la mer avec passion et
résignation : voilà le scénario caractérisant les comptes rendus
des commerçants et des voyageurs européens, arabes, persans
et chinois qui proposent - à travers leurs récits - des descriptions
intéressantes sur l'environnement des territoires visités et
des réflexions sur les us et coutumes des peuples de l'Afrique
orientale, comme de ceux de l'Asie.
Pendant toute l'époque médiévale, cet univers composite
garde un profil presque inaltéré, avec ses circuits marchands
bien rodés qui garantissent à l'Europe, dernier anneau d'une
longue chaîne, le ravitaillement en épices, pierres précieuses et
perles.
D'une importance historique remarquable, cet ancien équilibre
se brise brusquement au début du XVIe siècle par l'intromission
des armadas portugaises, qui remplacent les intermédiaires
commerciaux traditionnels, à savoir, les musulmans, ayant
jusque-là dominé les trafics dans l'Océan Indien. La mainmise
lusitaine jette ainsi les bases de la suprématie politique et économique
des états européens propre de l'ère coloniale.
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