La France, fille aînée du jazz ? C'est ce qui se pense, se dit parfois,
souvent. L'histoire du jazz en France est en tout cas longue et
très riche, de musiques, de musiciens, d'événements, de textes, de
pensées, de passions, de conflits.
Le projet de cette histoire du jazz en France se conforme à un déroulement
chronologique, depuis les débuts jusqu'à 1990. Les volumes
suivants couvriront respectivement les périodes 1930-1944, 1945-1959
et 1960-1990.
Où faire remonter les débuts ? À l'arrivée en France des Harlem
Hellfighters de James Reese Europe dans les derniers jours de 1917 ?
À la première apparition écrite du mot «jazz» à l'aube de 1918 ?
La réponse est donnée par le parti pris par l'auteur : celui de ne pas
raconter seulement l'histoire des musiques et des musiciens, mais
de placer celle-ci dans le contexte général de la société française,
de ses tendances conservatrices ou progressistes, de ses blocages et
de ses évolutions. C'est ainsi qu'on en est amené à remonter aussi
loin que le milieu du XIXe, quand des musiciens (faussement ou
réellement) noirs apparaissent sur des scènes parisiennes. On parvient
de la sorte à retracer une lente maturation, jusqu'à une première
articulation placée en 1929, quand s'observe la convergence de
mutations sociétales et musicales.
Quand, donc, a vraiment commencé le jazz en France ? Et d'abord,
que signifie le mot en 1918, quand il est imprimé pour la première
fois dans Le Gaulois et Le Figaro ? Est-il arrivé déjà formé des États-Unis
? Qui en furent les acteurs, français, étatsuniens, originaires
d'autres pays, musiciens, médiateurs de toutes sortes ? Quels mouvements
traversaient les sociétés françaises qu'il a rencontrées ? Quels
cadres de pensée ont pu permettre qu'il s'implante, durablement
comme on le sait ? Telles sont les questions auxquelles se confronte
le volume d'ouverture de cette première histoire générale du jazz
en France.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.