Droits de Dieu et droits de l'Homme

Né d'un père polonais et d'une mère espagnole, le
12 février 1917, l'enfant Joseph Wresinski grandit dans
un foyer très pauvre à Angers. Il est ordonné prêtre le
29 juin 1946, à Soissons. Curé dans des paroisses
ouvrières et rurales, pendant dix ans, dans le département
de l'Aisne, son évêque lui propose en 1956 de
rejoindre un camp de sans-logis, à Noisy-le-Grand
(région parisienne). C'est là, avec des familles dans un
dénuement total, qu'il fonde le Mouvement ATD Quart
Monde et qu'il est rejoint par des hommes et des femmes
qui, quels que soient leurs enracinements culturels
et spirituels, décident d'engager leur volonté et leur vie
à la destruction de la misère partout dans le monde
(volontariat). Il crée un réseau d'«alliés» qui se «compromettent»
pour que la misère ne soit plus considérée
comme fatale. (En 1993, ATD Quart Monde est implanté
en 116 pays, à travers un Forum permanent de la
grande pauvreté, et le Volontariat (350 volontaires-permanents)
en 24 pays à travers quatre continents).

Membre du Conseil économique et social de la
République française depuis 1979, le père Joseph rédige
un rapport aux répercussions sociales et politiques
importantes à travers l'Europe et même dans le monde,
Grande pauvreté et précarité économique et sociale
(février 1987). Le 17 octobre de la même année, il inaugure
une Dalle, sur le Parvis des Libertés et des Droits
de l'homme (au Trocadéro, à Paris), sur laquelle il avait
fait graver : «Là où des hommes sont condamnés à
vivre dans la misère, les droits de l'homme sont violés.
S'unir pour les faire respecter est un devoir sacré.»

Depuis sa disparition, le 14 février 1988, il repose sous
la chapelle qu'il a construite au Centre international du
Mouvement ATD Quart Monde (à Méry-sur-Oise,
France).

En décembre 1992, l'Assemblée générale de l'ONU
décrète le 17 octobre de chaque année Journée
mondiale du refus de la misère.