20 avril 1844, Paris. Une foule étonnée assiste à la descente d'un drôle d'engin sous l'eau, face au Palais d'Orsay. Le lourd appareil, pesant plusieurs centaines de kilos, emmène à son bord Prosper Payerne et Monsieur Poirée, délégué du ministre des Travaux publics. Trois heures durant, en dépit de sa capacité interne estimée seulement à trois mètres cubes, les passagers pourront respirer librement !
Deux ans plus tard, le docteur Payerne présente aux parisiens son nouveau bâtiment, le Belledone, un sous-marin de dix tonnes ressemblant à un cigare long de neuf mètres et haut de trois. Enthousiastes, les journalistes de l'Illustration décrivent dans leur édition du 25 juillet 1846 ce «bateau sous-marin» dont-ils publient le dessin en coupe et naviguant sur la Seine au pied du Pont Neuf.
L'«hydrostat» du docteur Payerne est aussitôt employé à Brest à élargir le chenal de l'arsenal pour permettre le libre passage du Valmy, fier vaisseau de haut rang à trois ponts armé de cent vingt canons ! Puis ce sont les travaux du port de Cherbourg où, en septembre 1850, le futur Napoléon III plonge à bord du sous-marin, revêtu d'un imperméable et de hautes bottes de pêcheur...
Entre novembre 1852 et novembre 1854 son nouveau Pyrhydrostat devait plonger sept cent quatre fois !
C'est l'aventure du premier sous-marinier de l'ère moderne que raconte avec talent Jean-Paul Bonami. Sauvant de l'oubli le docteur Prosper Payerne, il restitue avec enthousiasme la carrière et la personnalité si attachante de cet inventeur hors norme.
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