S'il est bien un mérite à attribuer au Suppléant, les Mémoires du prince Harry d'Angleterre, c'est de jeter la lumière sur les difficultés que peuvent rencontrer les cadets des maisons souveraines.
Des cadets, il y en eut de toutes sortes - certains résignés, d'autres rebelles, le plus insupportable étant sans conteste Gaston d'Orléans, qui mena la vie dure à son frère Louis XIII avant de continuer allègrement avec son neveu Louis XIV -, et beaucoup plus qu'on ne l'imagine ont fini par bel et bien accéder au trône.
Le choix de ce livre s'est porté sur les histoires familiales et successorales les plus emblématiques, qu'elles soient conflictuelles, voire tragiques, ou harmonieuses - cela est arrivé. Elles démontrent que la jalousie des cadets est aussi vieille que le monde, que l'on songe aux trois fils de Philippe le Bel - les célèbres « Rois maudits » -, ou à la légende noire des derniers Valois, en passant par les Romanov, sans oublier les frères ennemis François-Joseph et l'archiduc Maximilien en Autriche, et bien d'autres encore.
Alors qu'ils représentent à la fois une sécurité et un danger, tous les puînés, qui ont plus ou moins souffert d'un même sentiment d'injustice, ont été confrontés à une seule alternative : accepter stoïquement leur condition et éventuellement s'y épanouir ou, au contraire, tenter, par tous les moyens, de gêner leur aîné, voire de le remplacer. Même George VI, père de la future reine Elizabeth II et grand-père du roi Charles III, qui n'avait aucune envie de régner et qui fut pourtant un monarque exemplaire, avait un jour confié à l'épouse de son Premier Ministre : « Vous ne pouvez savoir ce que dix-huit mois [ce qui le séparait de son aîné Édouard VIII] peuvent changer la vie d'un homme. »
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