
si peu de brumes te suffisent
pour illimiter des voyages
entre ciel et mer qui se mêlent
Si peu de présences, si frêles -
des voiles, des ailes - ouvragent
l'étoffe du jour compromise
(présences)
oublie, oublie les soirs sévères
saturés d'absolu, de vide
Dans ce bol, dans ces mains, dépose
tes fatigues, oh pas grand-chose
va, rien de grave, mais solide
et qui connaît son poids de terre
(terre des fatigues)
Dans la poésie de Nicolas Gille, l'apparent effacement de l'auteur (parfois bousculé d'ailleurs par les assauts d'un lyrisme douloureux) est le signe d'une âme élégante, qui a choisi la discrétion et la transparence, plutôt que le cri et l'exhibition. L'écriture, souveraine, allie l'audace du classicisme à la modernité des audaces. « S'élève alors comme un chant qui est souplesse et respiration d'une ligne sonore maintenue sur sa crête, un chant venu de la source, traversé par le souffle, un chant fruste, nu, qui s'apparente à un conciliabule que le monde, distraitement, opiniâtrement, entretient avec nous, chant que la nature tout entière nous glisse à l'oreille, entre deux silences, dans l'entre-deux du silence, dans la voix sans voix du vent. »
(N. G., « Postlude à la paix des choses »)
J.H.
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