Un Claudel politique ? Si l'adjectif s'applique sans hésitation à
ses contemporains - Charles Maurras, inséparable de l'Action
Française, André Gide ou Romain Rolland, liés au Parti
communiste et aux engagements de la Gauche intellectuelle -,
il n'en est pas de même pour Paul Claudel dont l'image obtuse
de catholique réactionnaire hante encore beaucoup d'esprits
contemporains.
Et pourtant, politique, il le fut vraiment en choisissant de
servir toute sa vie une Troisième République laïque et anticléricale
comme consul, puis ambassadeur, parcourant le globe de la Chine
au Brésil, du Japon aux États-Unis, en passant par l'Allemagne, la
Tchécoslovaquie, le Danemark ou la Belgique, témoin et acteur
dans les bouleversements du monde de son époque. Politique, il
le fut aussi dans son oeuvre, à travers ses essais - les Conversations
dans le Loir-et-Cher -, mais aussi dans sa poésie et, surtout, dans
son théâtre qui ne cesse de penser le rapport entre les individus,
à l'échelle de la cité - La Ville - ou de l'univers - Tête d'Or et
Le Soulier de satin.
Il était temps de sortir des vieux préjugés sur Claudel pour
montrer l'importance d'un témoin, penseur et acteur d'une
époque qui, à travers ses crises et ses conflits, a établi les
fondements du monde d'aujourd'hui.
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