Certains livres, parfois, semblent portés
sur l'aile frémissante d'un oiseau. En
voici un, né de la joie intense d'avoir
échappé à la mort. En 1910, hospitalisé
pour une grave maladie qui met ses
jours en danger, Sôseki note au quotidien
l'évolution de son état et ses réflexions.
Choses dont je me souviens. Ce qu'il tente
de retenir avec tant de hâte, malgré son
extrême faiblesse, c'est bien sûr le miracle
de la vie rendue, mais surtout la paix du
coeur, la clarté pleine de grâce qu'a atteinte
sa conscience libérée de la pression de la
vie réelle par cette expérience si particulière
de la maladie.
Si je fais le compte des occasions où j'ai
pu me dire au cours de ma vie qu'une
chose m'avait réellement rendu heureux,
réellement reconnaissant, réellement humble,
je m'aperçois qu'elles sont infiniment
rares. Mon souhait le plus cher est de
conserver intacts dans le fond de mon
coeur, le plus longtemps possible, ces
sentiments privilégiés qui m'habitaient
alors...
Si ce texte, prose entremêlée de poèmes, a
une tonalité unique dans l'oeuvre de
Sôseki, c'est que l'écrivain en a fait la
mémoire du bonheur.
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