Durant toute sa vie, Queneau entretint une correspondance
 professionnelle et amicale nombreuse, sans que celle-ci prît jamais
 une dimension vraiment suivie et volumineuse avec tel ou tel de ses
 (insignes) interlocuteurs. L'écrivain avait peut-être envisagé la
 publication de mémoires («C'est très emmerdant à écrire, mais à
 relire c'est assez farce, les annales») ; mais, ne s'accordant ni
 l'énergie ni le style d'un chroniqueur, il s'en abstint. Ainsi les
 lettres qu'il adressa à son fils dès 1938 sont-elles d'un rare intérêt ;
 ce volume en présente une très large sélection. Queneau y laisse
 entendre une voix singulière, et jusqu'à présent peu connue, pour
 exprimer ses sentiments et ses idées, raconter son quotidien et faire
 part de l'avancée de ses travaux littéraires et éditoriaux. Son ton est
 libre, confiant, souvent facétieux mais toujours bienveillant. Et le
 propos, sans sévérité ni hauteur, et moins encore puéril - malgré
 l'intérêt marqué du père pour les divertissements enfantins de son
 jeune fils. Raymond et Jean-Marie s'entendent sur des sujets aussi
 divers que la peinture, la bande dessinée, l'archéologie, le cinéma
 et le sport, chacun désirant faire partager à l'autre ses découvertes.
 De sorte qu'à plus d'un titre le fils est concerné par la vie littéraire
 et artistique de son père, s'intéressant à ses lectures, cherchant son
 enseignement et partageant certaines de ses amitiés - ce qui
 renforce encore la valeur de leur échange.
      Cher monsieur-Jean-Marie-mon fils complète ainsi la série des
 textes à dimension autobiographique publiés après la mort de
 l'écrivain, qui ont fait émerger une foule de détails et d'anecdotes
 de sa vie. La présente édition clarifie du même coup les rapports
 de celui-ci avec son «honorable progéniture».
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